Jeudi 03/12 – J+25
Difficultés à surmonter pour les skippers


Sébastien Simon est abattu, accablé par un sentiment d’injustice et par l’ampleur des travaux qu’il aurait à réaliser dans un futur aléatoire. Depuis hier matin, suite au choc avec un OFNI, le marin a mis la course entre parenthèses. Il fait route vers le Nord avec la grand-voile affalée (il reste uniquement la corne) et sous tourmentin (petite voile de tempête). C’est désormais la sécurité qui prime à bord d’Arkea Paprec.


A 19h00 mercredi 02 décembre, c’est au tour de Sam Davies d’informer son équipe qu’elle a heurté un OFNI. Elle prend également la direction de l’Afrique du Sud à petite vitesse et inspecte son bateau Initiatives-Cœur pour évaluer les dommages. La navigatrice a des sanglots dans la voix, choquée par son arrêt buffet brutal hier à la tombée de la nuit et par les dommages causés autour de la quille de son bateau.
Ces deux navigateurs qui étaient jusque-là parfaitement dans le match (Arkea Paprec était encore 4ème mercredi matin et Initiatives-Cœur, 11ème) sont aujourd’hui en situation d’attente au grand large du cap de Bonne Espérance, confrontés à des questions auxquelles ils n’ont pas encore de réponse : Vais-je pouvoir réparer ? Vais-je pouvoir continuer ?

Les différents groupes de bateaux ne jouent plus avec les mêmes systèmes météo. Passage de front au menu pour Apivia et gestion de l'anticyclone pour le groupe mené par L'Occitane en Provence.

Vendredi 04/12 – J+26
A chacun son tour du monde

Quand le leader Charlie Dalin déboule à près de vingt nœuds dans l’océan Indien, Alex Thomson arrive en Afrique du Sud et Jérémie Beyou peine dans des méandres anticycloniques. Il y a au moins trois mondes autour du monde : celui des premiers ballottés par les flots agités voire malveillants de l’océan Indien, les retardataires englués sous l’Afrique dans des vents de plus en plus erratiques, les derniers qui bataillent dans les alizés poussifs de l’Atlantique Sud, en attente d’une dépression australe !


4ème abandon !


Deux jours après son importante avarie sur le foil tribord de son bateau, Sébastien Simon (Arkea Paprec) a annoncé son abandon ce vendredi matin alors qu’il participait à son premier Vendée Globe.

Le marin de 30 ans, 4ème de la course en début de semaine, se déroutait vers le nord pour trouver une zone plus calme et tenter de réparer mais son équipe a annoncé dans un communiqué que "les réparations sont impossibles à réaliser seul".



Sébastien Simon fait route vers Cape Town.
Il devrait rallier la baie sud-africaine dans la nuit de samedi à dimanche.

Quant au Britannique Alex Thomson (HUGO BOSS), il est arrivé sain et sauf au Cap et a annoncé son abandon officiel
Stéphane Le Diraison (Times For Oceans) a annoncé ce matin à la direction de course que son système de commande du hook de grand-voile était endommagé.

Le calme avant la bataille
💬 Mot du bord de Fabrice Amedeo :
« Bonjour à tous. Je me traîne dans l’anticyclone de Sainte-Hélène en attendant une dépression salvatrice qui va me faire accélérer dès demain. Les lumières sont magiques ici. C’est un peu un espace hors du temps marqué par le calme et l’immobilité. Je crois que j’avance plus vite dans ma tête que sur l’eau ! Ces moments de lenteur sont l’occasion de faire le point et de me recentrer sur l’essentiel avant les mers du Sud. Je crois qu’il n’est rien de plus beau que de réaliser ses rêves mais qu’il y a quelque chose d’enfantin dans le rêve : un certain refus du réel. Je me suis pris le réel en plein visage en ce début de Vendée Globe et je crois que je suis en train de réussir à faire le deuil de mes ambitions de départ et d’accepter ce nouveau réel. Au final, cette situation me donne une occasion unique de faire et vivre mon Vendée Globe sans pression de résultat. Juste pour moi et pour vous avec qui je vais le partager. Vivre cette grande aventure et grandir humainement. ».

Samedi 05/12 – J+27
L'océan Indien est fidèle à sa réputation.


Charlie DALIN (Apivia) navigue toujours avec plus de 30 nœuds de vent de Sud-Ouest et des rafales à 40 nœuds mais la situation devrait commencer à s’améliorer dans la soirée avec l’anticyclone qui se rapproche par l’Ouest. 
 
A l’inverse, Maxime Sorel (V and B Mayenne) qui navigue actuellement à 670 milles du leader, devrait être le premier impacté par la prochaine dépression qui arrive par l’Ouest.
Le reste de la flotte navigue en bordure de l’anticyclone de Sainte-Hélène qui s’est déplacé très Sud, ce qui oblige certains concurrents à longer la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA).



5ème abandon : Sam Davies abandonne mais veut repartir hors course

Samedi matin, la navigatrice anglaise Sam Davies (Initiatives-Coeur) est contrainte d’abandonner suite à la violente collision survenue mercredi soir au niveau de la quille de son bateau.
Elle ne peut assurer seule en mer les réparations et les vérifications pour poursuivre sa course en sécurité : « Malheureusement je ne peux pas réparer toute seule, il y a trop de dégâts, notamment dans la quille, il faut sortir le bateau de l’eau. Je dois abandonner le Vendée globe. »



La navigatrice va faire escale au Cap (Afrique du Sud), pour réparer son bateau et souhaite repartir et terminer la course hors compétition.
 
Maxime Sorel frôle la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) 

En début d'après-midi ce samedi, le skipper de V and B - Mayenne a empanné à 1,2 mille (2,2 km) de la ZEA. Rarement un skipper ne l’avait autant frôlé !

Cette zone est fixée afin que les skippers évitent au maximum les icebergs. En la franchissant, les marins s’exposent à une pénalité.
💬 Paroles de mer de Fabrice :
« Salut les amis. Cette fois-ci, c’est la bonne. Voilà plusieurs jours que je me bats avec les affres de l’anticyclone de Sainte-Hélène, je dois même confesser ne pas avoir toujours fait les bons choix de trajectoire. Mais aujourd’hui je fais mes au revoir à ces lumières magiques et hors du temps. Je quitte le monde du bleu pour arriver dans celui de l’ombre et du gris. Cet océan de misère que j’attends depuis quatre ans. Une dépression et son front vont en effet m’arriver dessus la nuit prochaine et mon objectif sera de naviguer à vive allure en avant de ce système le plus longtemps possible. C’est un sentiment particulier de quitter cette région. Elle aura joué avec mes nerfs mais elle constituait une sorte de cocon protecteur contre les assauts à venir du Grand Sud. Je l’ai aimée et détestée tout à tour ».

Dimanche 06/12 – J+28

Débarquement réussi pour Kevin Escoffier
C’est la bonne nouvelle de ce matin !  Vers 3h10 (HF), 360 milles dans le Nord de l’archipel de Crozet, Kevin Escoffier (PRB) a été débarqué du bateau de Jean Le Cam et a été récupéré par le Nivôse, frégate de la Marine Nationale. Le transbordement – via un semi-rigide – s’est bien déroulé, malgré une houle formée sur zone.
 
Cap de Bonne-Espérance passé par le quatuor de tête
Ce dimanche,
Alan Roura (16ème, La Fabrique), Armel Tripon (17ème, L’Occitane en Provence), Stéphane Le Diraison (18ème, Time for Oceans) et Arnaud Boissières (19ème, La Mie Câline - Artisans Artipôle) ont passé le premier des trois caps mythiques du Vendée Globe. Et la suite s'annonce corsée ! 
 
Différentes stratégies pour les skippers
Alors que le reste de la flotte (quatre abandons déclarés) navigue dans des conditions très différentes de l’océan Indien à l’Atlantique Sud, il y a encore bien des bords à parcourir et les écarts se comptent désormais en plusieurs centaines de milles !
À l’avant, Charlie Dalin semble avoir opté pour le ralentissement et une route plus Nord que les routages ne l’imaginaient. Dans le même temps, Thomas Ruyant gère son foil "manquant", Louis Burton sort du doute électronique et Jean Le Cam se retrouve de nouveau seul à bord…

💬 Fabrice a vu la terre
« En 2016, sur le Vendée Globe, je n’avais vu aucune terre entre le cap Finisterre et le cap Horn. Hier, l’océan m’a offert un beau cadeau, l’anticyclone de Sainte-Hélène a voulu m’octroyer une récompense pour les efforts consentis pour me débarrasser de lui. Je suis passé à proximité de l’île de Tristan da Cunha, montagne perdue au milieu de l’immensité de l’Atlantique Sud.

Ici vivent 244 personnes en autosuffisance grâce à la pêche et à l’élevage. Comme il n’y a pas assez de pâturage au pied de ce grand volcan, chaque famille a droit à deux vaches et chaque Tristanais à deux moutons. C’est une des rares îles isolées au monde où il n’y a ni scientifique, ni militaire mais une population qui a choisi d’y vivre.



J’aimerais revenir ici avec un bateau d’exploration pour découvrir ce caillou croisé au hasard de mon Vendée Globe. Aujourd’hui : changement de décor. Tristan da Cunha est dans mon sillage et je file dans le gris de ma première dépression australe. »

Lundi 07/12 – J+29
L’heure des choix

Alors que débute la 5ème semaine de ce Vendée Globe, les défis qui s’annoncent sont nombreux. En tête de course, Charlie Dalin (Apivia) et Thomas Ruyant (LinkedOut​) doivent décider de leur stratégie avant d’affronter un front conséquent à partir de mardi. D’autres, comme Louis Burton, sont déjà face à un autre front ce lundi matin. Loin de là, quatre skippers ont passé le cap de Bonne-Espérance hier et savent que la suite s’annonce particulièrement corsée.
 
La flotte des vingt-huit monocoques IMOCA encore en course s'étend désormais sur plus de 3 500 milles avec des systèmes météorologiques très différents pour les uns et les autres.
 
Le creusement d'une dépression secondaire dans la journée du mardi 8 décembre se confirme. Les deux leaders, Apivia (Charlie Dalin) et LinkedOut (Thomas Ruyant) naviguent vite ce matin. S'ils maintiennent ce rythme, ils devraient être en avant de ce système dans la nuit de mardi à mercredi et dans la journée de mercredi. Les conditons de mer prévues se sont encore dégradées avec des vagues de près de dix mètres le long de la Zone d'Exclusion Antarctique (ZEA) et de six à sept mètres à la position prévue pour Apivia. Derrière, le front devrait passer sur les concurrents avant le creusement de la dépression secondaire.

Le groupe mené par La Fabrique et L'Occitane en Provence tient une cadence élevée depuis dimanche soir, avec probablement pour objectif de se faufiler le long de la ZEA et d'échapper au plus fort de la dépression qui va se creuser sur Port-Elisabeth avant de descendre vers le Sud mercredi. Les derniers bateaux naviguent plein vent arrière dans un vent qui va s'orienter à l'Ouest, ce qui les oblige à tirer des bords, et ce qui rend leur progression plus lente.

💬 Au royaume du gris
pour Fabrice Amedeo :
« Salut les amis. Une première étape importante a été franchie : me voici au royaume du gris, proche des 40èmes rugissants. Oui mais pour l’instant ça ne rugit pas, il va donc falloir que je trouve le meilleur moment, d’ici demain, pour faire davantage de sud et aller en bordure de zone des glaces pour y trouver du vent soutenu en deuxième partie de semaine. Tout va bien à bord. La chapka de trappeur est de sortie et j’ai commencé à fermer mon cockpit pour me protéger du froid. J’ai eu la grande clairvoyance de faire installer un chauffage à bord par mon équipe. Je l’ai testé hier et c’est absolument génial. Se faire mal oui mais prendre soin de soi aussi ! »



Mardi 08/12 – J+30

Voilà un mois que le top départ du Vendée Globe a été donné, un mois que 33 marins avancent au gré des humeurs d'Eole.
 
Nerfs soumis à rude épreuve dans l’Océan Indien !
Depuis cette nuit, le skipper de Groupe APICIL, actuellement 5ème du Vendée Globe, essaye de résoudre des problèmes de pilote automatique. Ces soucis techniques expliquent la trajectoire surprenante de Damien Seguin d’hier après-midi qui s’est un temps mis à la cape pour tenter de réparer. Les solutions mises en œuvre actuellement n’ont pas encore permis de relancer le système de pilotage automatique mais, depuis, le skipper a repris sa route sous Grand Voile seule et à vitesse maitrisée. Forcément, dans ces conditions la fatigue se fait sentir mais Damien est entouré et n’a qu’une idée en tête : réparer au plus vite !

Face à l’imposante dépression qu’il affronte depuis hier après-midi, Charlie Dalin, leader du Vendée Globe a fait preuve d’un sang-froid saisissant.

Et il ne reste qu’une poignée d’heures avant de parvenir à s'en sortir. Derrière, Thomas Ruyant assure, Yannick Bestaven persiste, Louis Burton redémarre.

Alors que le groupe de tête navigue à plus de 400 milles au Nord de l’archipel des Kerguelen, le mauvais temps sévit comme souvent dans ces zones désertiques, balayées par les dépressions australes qui se succèdent. Avec 3°C et de la neige annoncée, quelques navires de pêche à la légine aux alentours, Port-aux-Français abrite essentiellement une station scientifique qui rassemble jusqu’à 120 personnes pendant l’été austral...

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Mercredi 09/12 – J+31
Un peu de répit pour la flotte des 28 skippers encore en course durant les prochaines 48 heures.

La dépression attendue s’est creusée rapidement comme prévu avant de se déplacer rapidement vers le Sud-Est. LinkedOut (Thomas Ruyant) a bien géré une trajectoire Nord pour éviter de naviguer dans les conditions les plus ventées.  Apivia (Charlie Dalin) a fait le choix d’une route plus directe, plein Est.



L’image Sat montre bien le front dans lequel s’est creusé la dépression et dans laquelle naviguaient encore Thomas Ruyant et Charlie Dalin ce matin. LinkedOut en est sorti au lever du jour. Apivia devrait en sortir ce mercredi en début d’après-midi. 
 
L’ensemble de la flotte devrait naviguer dans des conditions moins inconfortables durant les prochaines 72 heures. Une petite dépression dans le Sud du cap Leeuwin pourrait à nouveau venir troubler les longues glissades pour les leaders dimanche ou lundi prochain.


 
💬 Vigilance !
« Attendre le vent. Attendre des jours meilleurs. Attendre que la chance tourne. Je crois que je passe beaucoup de temps à attendre sur ce Vendée Globe. Aujourd’hui, j’attends un renforcement du vent qui va me permettre d’accélérer.

Est-ce ma prévision météo qui n’a pas été bonne ou moi qui ai un peu surréagi en arrivant dans cette région austère et en imaginant le vent fort arriver tout de suite ? Toujours est-il que je n’ai pas été très inspiré au niveau de ma trajectoire depuis deux jours. Dans ce cas-là, une seule solution ici : oublier ce qui a été fait et regarder résolument devant soi.

Je suis vraiment au royaume du gris et dois pouvoir compter facilement une centaine d’oiseaux autour de moi.



Cette richesse de la faune est envoûtante mais elle m’appelle aussi à une vigilance de chaque instant, car la faune est aussi sous-marine dans cette région. Je dois en prendre soin autant que protéger mon compagnon de carbone. »

Charlie Dalin et Thomas Ruyant ont traversé l’ultime gros coup de vent de l’Océan Indien et font route vers le deuxième des trois grands caps de ce tour du monde, devant une horde de poursuivants usés par les conditions de navigation agressives du Grand Sud.



Plus d'informations sur la page classement du Vendée Globe
Bon vent à Fabrice !
Et rendez-vous dans quelques jours pour les actualités de ce 9ème Vendée Globe.
 
Toute l’Equipe Gaz Européen.
 

Classement Course virtuelle Gaz Européen Virtual Regatta :

Près de 970 000 joueurs se sont inscrits au Vendée Globe virtuel, c’est 113% de plus qu’il y a quatre ans. La course virtuelle connaît un engouement phénoménal et attire par-delà les frontières, puisque 18% des joueurs ne sont pas sur le territoire français, avec plus de 150 nationalités différentes. Les nations les plus représentées : les Etats-Unis, la Suisse, le Royaume Uni et l’Espagne.